15 janvier 2012
Poème La Chevelure de Baudelaire
On ne sait pas grand chose de Jeanne Duval, muse de Baudelaire, aussi appelée la "Vénus noire", hormis le fait qu'elle venait de Saint-Domingue et qu'elle lui inspira très probablement ce magnifique poème. Il s'agit d'une ôde à la sensualité et à l'amour pour une femme décrite à travers sa chevelure mais aussi une invitation au voyage et aux souvenirs...
XXIII - La Chevelure
O toison, moutonnant jusque sur l'encolure!
O boucles! O parfum chargé de nonchaloir!
Extase! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir!
La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique!
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.
J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l'ardeur des climats;
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève!
Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts:
Un port retentissant où mon âme peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur
Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.
Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où l'autre est enfermé;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé!
Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron.
Longtemps! toujours! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde!
N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir?
Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire
Inscription à :
Publier les commentaires
(
Atom
)
Ce poème m'a toujours fait beaucoup rire, il est à la fois magnifique si on le prend au premier degré, et à la fois très drôle si on analyse et qu'on le lit tel que le veut son sens caché x)
RépondreSupprimerOn comprend vite que Baudelaire parle d'une toute autre "chevelure", c'est génial comme tout Baudelaire d'ailleurs !
C'est tout à fait vrai !
Supprimercheveux
RépondreSupprimerPour la première fois de ma vie j’aurais aimé être peintre, face a la beauté de ses cheveux, aucun mot ne me permettais de décrire parfaitement les sensation que j’ai éprouvé,
http://quelque-nouvelles.blogspot.com/2013/10/cheveux.html
Leur éclat noir nourrit par le soleil qui me faisait souvenir des plages de la méditerrané a des heur ou elles été vide, leur douceur qui me donnait la peur de les touché, et leur parfum, ah ce parfum qui me rappelai que malgré ses cheveux parfait de femme , ce n’été qu’une jeune fille au début du chemin de la vie , ce chemin sur lequel je voulais bien marché avec elle un peu de temps .