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Serpents d'eau II (détail) |
Roux flamboyant ou noir de jais. C'est ainsi qu'apparaissent généralement les chevelures chez Gustave Klimt. Pas de demi-mesure dans la couleur. Ces chevelures sont celles du désir, de la sensualité, de l'interdit, de la nuit et de la mort... et offrent à leurs détentrices un écrin à leurs peaux laiteuses. Créatures frêles et délicates qui s'abandonnent et ondulent dans les courants telles des "serpents d'eau", et que leur longue et mouvante chevelure accompagne. Les coiffures sont serties de fleurs et de végétaux comme pour rappeler un printemps sans fin, une nature sauvage et naïve présente autour et en la femme, une promesse à l'amour, aussi.
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Le sang de poisson |
Ces longues chevelures soyeuses servent aussi à mener le regard du spectateur où le souhaite le peintre. Le spectateur caresse du regard ces cheveux qui caressent la peau de ces femmes. Jeu de regard et de séduction, donc.
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Les Gorgones (détail) |
Lorsque Klimt décide de représenter ses contemporaines, il le fait avec délicatesse et là encore, il joue du clair-obscur. Ne pouvant représenter ces femmes du monde dénudées, il utilise leurs toilettes pour figurer leurs peaux blanches. Elles disparaissent presque avec le fond, comme un petit brouillard. Leurs cheveux sombres soulignent et contrastent avec le reste pour recréer cette impression de fragilité, d'évanescence. Ils sont le centre d'attention. Mais cette fois, plutôt que dans le désir, nous sommes dans la douceur et la tendresse.
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Portrait de Serena Lederer, 1899 |
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Portrait de sa nièce Hélène |
Exception faite pour les deux dernières images ci-dessous où la
colorimétrie est inversée. Nous sommes dans le monde de la nuit, les
bals et les cafés. Cette fois, les sujets se perdent dans le fond, mais
dans un fond noir. Les cheveux se confondent avec le reste et c'est la peau qui est la touche de lumière, le point de mire.
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Portrait de Rose von Rosthorn-Friedmann |
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Dame avec un chapeau et un manteau, 1909 |
Chez
Gustave Klimt, la femme, qu'elle soit réelle ou imaginaire, est une
créature délicate et enjôleuse. Sa chevelure abondante souligne sa
beauté et restitue au spectateur un avant-goût du paradis perdu.
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